L’eau fait fonctionner notre corps, elle fait croître nos aliments, elle nous lave, elle rend notre atmosphère respirable et participe à la régulation de la température, elle façonne et fait vivre nos paysages, elle est indispensable à notre industrie et à toute notre économie. L’eau nous porte, nous transporte et nous amuse beaucoup aussi !
Cette journée mondiale est une merveilleuse occasion de mettre en avant la gestion pérenne de l’eau qui sera mise en place à Rout Lëns.
Dès les premières réflexions autour du projet immobilier de réhabilitation de l’ancien site sidérurgique Eschois en quartier durable, innovant et résilient, l’eau est apparue comme un élément majeur.
L’eau : un or bleu menacé
Si l’eau est un élément indispensable à la vie sur Terre, elle est aujourd’hui soumise à rude épreuve.
Le cycle de l’eau est perturbé
Les changements climatiques perturbent le cycle de l’eau de manière quantitative. Avec la hausse de la température terrestre moyenne, on constate de plus en plus de périodes de sécheresses suivies de violentes inondations. Nos régions tempérées ne sont pas épargnées comme nous l’avons vécu avec la sécheresse de 2020 et les inondations de juillet 2021.
Résultat : la recharge des réservoirs naturels se réduit, au Luxembourg aussi.
La pollution des eaux de surface et nappes phréatiques impacte la qualité de l’eau
Cette pollution a des origines diverses :
- L’industrie qui rejette des produits chimiques (Hydrocarbures, PCB, etc.)
- L’agriculture avec les déjections animales ainsi que des produits phytosanitaires comme les pesticides.
- Les ménages qui rejettent via leurs eaux usées des résidus de produits d’entretien, de cosmétiques, de peintures, de solvants, d’hydrocarbures, d’huiles, de médicaments, de plastiques, etc.
- Les accidents (bateaux, pétroliers, camions, citernes, etc.) qui déversent de grandes quantités de produits toxiques dans des milieux naturels.
En observant de plus près la consommation de l’eau des ménages au Luxembourg, on constate qu’une personne utilise en moyenne 130 litres d’eau potable par jour. C’est l’équivalent d’1 piscine par an/par couple.
Cette consommation se répartit comme suit :
- 4% pour l’alimentation
- 36% pour l’hygiène (lavabos, douches, baignoires)
- 27% pour les chasses d’eau des toilettes
Pourquoi une gestion de l’eau innovante à Rout Lëns ?
En concevant tout un nouveau quartier éco-responsable, nous avons le pouvoir d’agir efficacement au niveau de la gestion de l’eau domestique. Notre volonté est de réduire significativement la pollution de l’eau générée par la vie quotidienne des habitants et usagers du quartier sans que leur qualité de vie n’en soit altérée.
On estime à 420m³/jour (150.000 m³/an) la consommation d’eau potable dans le quartier, soit 150.000 m³/an.
Si aucune action n’est prise, cette consommation a le potentiel de générer :
- 56.000 m³ d’eaux grises (hygiène)
- 46.000 m³ d’eaux noires (toilettes)
En agissant à différents niveaux, cette pollution domestique de l’eau peut être fortement réduite.
Les stratégies de gestion de l’eau mises en place à Rout Lëns
En concertation avec les experts de la gestion de l’eau, il a été décidé d’agir à trois niveaux :
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La récupération des eaux usées
Comme nous l’avons vu plus haut, les eaux usées représentent 63% de la consommation en eau potable d’un ménage. Afin de réduire cela, un système innovant va être mis en place, à titre expérimental, dans les premiers bâtiments résidentiels du nouveau quartier.
Il consiste à récupérer les eaux utilisées pour l’hygiène, puis à les traiter afin de les utiliser pour alimenter les chasses d’eau des toilettes.
On estime à 29% l’économie d’eau réalisée par foyer !
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La collecte des eaux de pluie
Plutôt que d’utiliser de l’eau potable pour toute une série d’usages extérieurs comme le nettoyage des espaces communs et l’arrosage des espaces verts, un système de récupération de l’eau de pluie est prévu.
Il s’organise comme suit :
- la récupération des eaux de pluie sur les toits avec, notamment, 50% de toitures vertes absorbant l’eau,
- un système d’écoulement vers des cuves d’eau de pluie enterrées,
- la surverse des cuves dirigée vers un bassin de rétention,
- une gestion raisonnée de l’arrosage des espaces verts par la commune grâce à la mise à disposition de capteurs d’humidité du sol connectés avec le système d’arrosage automatique.
En plus de ces mesures destinées à récupérer l’eau de pluie pour l’utiliser à l’entretien du quartier, des mesures facilitant l’infiltration dans le sol seront prises. Ceci évitera le ruissellement inutile et permettra à l’eau d’imprégner le sol pour se diriger naturellement vers les nappes phréatiques locales.
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La récupération de chaleur des eaux usées
Une autre solution innovante vise la récupération d’énergie calorifique à partir des eaux grises, comme nous l’avions déjà évoqué dans l’article : “L’énergie verte au coeur du quartier Rout Lëns”.
En récupérant la chaleur résiduelle de l’eau provenant des salles de bain et en la réinjectant dans le système de chauffage de l’eau, une économie d’énergie d’environ 10% pourrait être réalisée par ménage.
Ensemble, célébrons l’eau chaque jour et protégeons-la
Plus que jamais, il nous semble nécessaire de prendre conscience de l’importance de l’eau dans nos vies. Arrêtons de la banaliser, de la voir comme un dû, un simple objet de consommation. Apprenons à la traiter avec respect chaque jour.
Dans la conception de projets, qu’ils soient immobiliers comme ici à Rout Lëns ou tout autres, des pistes innovantes de gestion durable de l’eau existent.
