Le site Rout Lëns ou “Lentille (Terres) Rouges” tient son nom du minerai ferrugineux qui a fait la richesse de son sol. L’ancien bassin minier a longtemps alimenté l’économie de toute la région.
Quelques dates clés

L’âge d’or de la sidérurgie
Dès 1870, Rout Lëns devient un haut lieu de la sidérurgie européenne. De ses terres ferrugineuses est extrait le fer. Celui-ci, rendu liquide dans les hauts fourneaux du site, est alors transporté en fusion via le réseau ferroviaire jusqu’aux usines d’Esch-Belval et d’Esch-Schiffange. C’est sur ces 2 autres sites que la transformation de la fonte en acier laminé est effectuée.
Les 3 sites eschois sont connectés entre eux par un réseau ferré privé et forment un gigantesque complexe sidérurgique.
Durant cette époque florissante de la sidérurgie, « Lentille Terres-Rouges » est pleine de vie, c’est une petite ville dans la ville.
Dans les années 50, la production commence à diminuer. Elle cesse complètement en 1977.
Comme “Lentille Terres-Rouges” était le premier site sidérurgique de la ville d’Esch, il en est aussi la première friche industrielle.
Depuis sa fermeture, le terrain, plein de potentiel, a attiré plusieurs projets de réhabilitation. Tous ont échoué suite aux problèmes de pollution. Depuis, ArcelorMittal a été missionné pour dépolluer le site. (Les travaux d’assainissement sont en cours et devraient être terminés en 2022.)
En septembre 2017, IKO Real Estate engage une réflexion tenant compte de la globalité du défi.
En collaboration avec les services de la ville, l’ensemble des administrations luxembourgeoises et dynamisé par le processus participatif mis en œuvre, le projet du nouveau quartier Rout Lëns voit le jour !
Aujourd’hui, le site de 10,5 hectares dont 163 226 m² de surfaces constructibles renaît de ses cendres pour devenir un nouveau quartier durable, innovant et exemplaire !

5 bâtiments patrimoniaux remarquables en héritage
Pensée comme la ligne de vie du quartier, l’allée de la Culture Industrielle déroule un parcours piétonnier reliant 5 majestueux vestiges du passé. Entièrement rénovés, ceux-ci deviennent des lieux de rencontres uniques qui dynamisent le quartier.
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Construit au XXème siècle, le magasin fournissait tout type de matériel, à la fois pour l’exploitation et pour les employés. On y trouvait également une brasserie.
Sa volumétrie sur 3 niveaux et ses façades rythmées de pilastres présentent incontestablement un intérêt architectural, patrimonial et historique.
Lieu de convivialité et d’échanges à l’époque, le projet entend bien lui laisser ses fonctions premières. Son impressionnante charpente métallique, permet, par exemple, d’abriter une micro-brasserie et un marché en circuit court. Deux projets répondant aux valeurs qui sont à l’étude.
En attendant ces affectations finales, il est le 1er bâtiment à être restauré. Dès 2023, il accueillera la “Maison du Projet”.
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Construite en 1901, la halle des turbines est la figure de proue du site.
Sur les sites industriels de cette envergure, les turbines permettaient de générer l’électricité nécessaire à assurer l’activité sidérurgique.
La halle des turbines est un vaste bâtiment rectangulaire à hauteurs variables. Sa structure et ses façades présentent le plus grand intérêt architectural.
Dans le nouveau projet, il devient le lieu culturel et des nouvelles technologies. Des expositions et des concerts pourront y être organisés dans une salle polyvalente. Un espace est également prévu pour accueillir un coworking.
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Ce bâtiment qui ressemble à un gigantesque myriapode servait à remplir les wagons de fonte liquide.
Dans le nouveau projet, sa “halle perchée” lui sera restituée. L’espace entre ses pattes métalliques devrait rester vide pour permettre aux promeneurs d’admirer la structure. Ceux-ci pourront aussi probablement s’arrêter devant des rideaux de végétaux grimpants. Par exemple, du houblon suspendu pourrait y être cultivé pour alimenter la micro-brasserie.
Dédié à la convivialité et aux activités foraines saisonnières, la place du portique est conçue comme un espace d’appropriation et de rencontres.
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Une machine soufflante est l’organe d’un haut fourneau qui fournit l’air de combustion nécessaire à son fonctionnement.
L’architecture très typée de la halle des soufflantes, bâtie au XXème siècle, en fait un symbole fort du site. Sa hauteur au centre atteint 20 mètres de haut.
Le projet immobilier prévoit de le laisser dans sa conception actuelle en changeant le moins de choses possibles.
L’épaisseur très fine de ses murs et ses grandes baies vitrées le rendent impossible à chauffer. Ceci en fait le lieu idéal pour le sport urbain ! Par exemple, un mur d’escalade de 16 mètres de haut pourrait y être installé et ravir les grimpeurs de la localité. D’autres terrains de sports couverts pourraient aussi y prendre place..
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Bien plus modeste par sa taille, le poste d’aiguillage date aussi du XXème siècle. Il orientait les trains qui desservaient le site.
Sa forme originale à chapeau lui vaut plusieurs surnoms comme le “U-boot” qui signifie sous-marin ou le “champignon”.
Il sera converti en logement insolite pour les touristes de passages à la recherche d’expériences originales.
Questions sur le patrimoine
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Plusieurs études ont été réalisées afin de voir la possibilité de conserver tout ou partie de la Mollereï. Tout d’abord, il s’agissait d’une structure en béton purement technique et fermée (silos à minerais) donc très difficile à reconvertir pour un nouvel usage. La réalisation d’une passerelle piéton/vélo depuis le plateau Barbourg situé en face a également fait l’objet d’une étude mais cela s’est avéré complexe techniquement notamment au niveau des pentes à respecter. Il faut rappeler que cette histoire du patrimoine local a commencé il y a 40 ans. Ça veut dire qu’il y a 2 générations, on a commencé à détruire cette usine, à la démanteler. On a laissé des bâtiments qui étaient des bâtiments symboles. Il y avait 2 types de bâtiment : ce bâtiment en béton et toutes les halles métalliques. Le parti pris urbain, pas le parti pris patrimonial, c’est un parti pris de travailler pour les générations futures, c’est-à-dire de se dire que les bâtiments qu’on a conservés et qu’on va relier entre eux par l’allée de la culture industrielle, sont des bâtiments qui vont tous trouver un usage au profit non pas des derniers ouvriers de l’usine mais de leurs petits-enfants. Nous avons donc fait le choix de préserver les pièces emblématiques de ce bâtiment que sont les portiques métalliques et silos. En hommage au site initial, ils sont considérés comme un des éléments majeurs de l’allée de la culture industrielle qui est au cœur du projet.